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16/12

Lorsque j’étais au lycée, j’ai connu pendant au moins une demi année une phase d’angoisse existentielle terrible. Le temps passe si vite que cela fera bientôt dix ans, et pourtant je m’en souviens comme s’il s’agissait d’hier. Ces dizaines de nuits à ne pas dormir, à perdre l’appétit, à me frapper le ventre pour faire taire la douleur qui me prenait aux tripes. Ces quelques soirées joyeuses d’où je me suis éclipsé pour pleurer misérablement, ne comprenant pas le sens de tout ça.

Je n’ai jamais parlé en profondeur de ce que je ressentais à mes proches. Ça n’était pas super cool ni logique à 15 ans d’être tétanisé par l’absence de sens, alors j’ai préféré faire semblant. Évoquer en profondeur ces questionnements intérieurs suffisait à raviver ces atroces douleurs et je savais que de toutes façons aucune banalité ne pouvait m’en sortir.

Je savais aussi comment mettre un terme à ces nuits d’enfer. Il m’aurait suffit de me divertir avec des jeux vidéos, des sorties, des produits. En somme, d’une manière ou d’une autre de fatiguer tellement mon corps et mon esprit jusqu’à ce qu’il n’ai plus l’énergie de se livrer à ce combat nocturne qui me semblait vain et si douloureux.

Au final, c’est la spiritualité, et un peu de divertissement quand même, qui m’en ont naturellement tiré. C’est un inconnu sur internet qui m’avait recommandé de lire « Le pouvoir du moment présent » d’Eckhart Tolle, et n’avait pas prit à la légère mes questionnements. Il s’appelait Enoch et je l’avais rencontré sur un forum du Deepweb. Il était bien plus âgé, il était passé par là et avait prit de son temps pour me guider à travers des échanges cryptés en PGP. Ça ressemble à un film tant c’est un drôle de sauveur inconnu qui m’a tendu la main et par un chemin si particulier. Qui que tu sois, merci quand même Enoch, merci pour toujours.

C’est la construction de ma spiritualité propre qui m’a sorti de cet enfer. C’est le fait de découvrir cette fenêtre méditative dans laquelle on peut tous entrer sans exception pour ressentir Dieu et ressentir le bien qu’il y avait avant, qu’il y a maintenant et qu’il y aura après.

C’est un long, et peut être ennuyant, préambule à ce que je voulais vraiment écrire aujourd’hui: Aucun mots ne pourront décrire à quel point j’ai souffert pendant ces quelques mois. J’aurais pu fuir et tricher mais j’ai choisis d’endurer ça jusqu’à obtenir, par une voie inattendue, les prémices si revigorant d’une réponse.

Aujourd’hui en certains points je souffre à nouveau. Je me suis battu avec moi-même comme un débile pendant des années et j’ai propagé la haine et la souffrance comme un mécréant.

J’observe et je critique depuis des mois les rouages vicieux de l’Occident, je n’ignore pas non plus à quel point j’y ai cédé. J’ai perdu le plaisir naïf d’organiser des soirées, de rire et de danser comme s’il n’y avait pas de problème. Je me fais prédicateur de malheurs et je suis obsédé par ce rôle.

Si je parcours mes derniers textes ils sont tous emprunts de haine et de prédications malheureuses tant et si bien qu’ils ne sont probablement pas du tout agréables à lire.

Pour en venir encore plus au but; je sais que je souffre en ce moment, je sais comment je pourrais aisément faire semblant d’être cool et joyeux pour m’épargner ça. Mais je sais aussi que je suis né pour affronter ça autant qu’il le faudra et ce jusqu’à ce que la réponse vienne à moi.

Encore une fois c’est de Dieu qu’elle arrive et qu’importe que cela soit chiant à lire et que cela repousse les gens de moi: Dieu est ce qui nous sauve, ce qui nous glorifie, ce qui nous unie et ce qui fait sens.

Peut importe que cela ne semble pas « cool » à qui le lira. Peut importe que je paraisse allumé ou obsédé. En temps venus je le sais, parce que je l’ai déjà vécu, la réponse viendra à nous tous et l’avenir réservé à ceux qui l’accepteront est fait d’Amour, d’espoir, de rires et de bonheurs simples.

Dieu merci je ne suis pas né pour abandonner et je trouverais une manière de partager ce que je reçois à ceux qui m’accompagnent et même à ceux qui me rejettent.

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