J’avais la naïveté de penser qu’en commençant à travailler je rentrerais de force dans le moule. Que la fatigue, et la sensation désormais plus concrète d’avoir un rôle, canaliserais mes pensées et rythmerait mes journées comme beaucoup d’autres.
C’est arrivé. Maintenant on m’appelle monsieur, et parfois même docteur. Sois par erreur, sois pour en rigoler. On m’envoie des courriers pour m’enjoindre à payer des taxes. Plusieurs dizaines de personnes m’attendent chaque jour et espèrent, ou font semblant d’espérer, que je soigne leurs maux.
Mais c’est dur de constater que malgré tous ces attirails du bon citoyen, rien n’y fait. Je ne cesse pas de percevoir tout ça comme une mascarade. Je suis toujours autant obsédé par les vices des autres et un peu aussi par les miens.
L’inflation monte partout en occident, la vis se serre. Certains défendent la situation en arguant, à raison, que presque tout le monde à un toit, de quoi manger, et de quoi se divertir. Mais les esclaves aussi avaient des toits, de quoi manger, et de quoi se divertir.
Encore une fois je divague rapidement et je mitraille ce pauvre clavier de propos tristes et imprécis. Je perçois notre ère comme celle d’un esclavage moderne plus sournois. Ni les maîtres ni les esclaves ne sont clairement identifiables. La frontière entre les deux est pécuniaire est donc par nature assez floue et changeante. Le fait d’être du « bon côté » financier ne me rassure pas car les inégalités grandissent de manière exponentielle. Ce n’est pas par grandeur d’âme que je pense déjà à ceux d’en bas. C’est uniquement parce que ce sera bientôt ma place et celle de ceux que j’aime.
Je suis persuadé que ce schéma d’esclavagisme par la dette et l’ignorance, qui se répand partout comme un virus (S/O Corona), n’est pas le fait d’un petit groupe qui se voudrait diabolique (S/O franc-maçonnerie), mais l’évolution naturelle des hommes par nature vicieux dans une ère mondialisée.
Je pense aussi que j’ai trop souvent prit l’occident pour le monde. S’il semble que ce soit à notre tour de goûter la pauvreté et l’asservissement; on ne peut pas, ou pas encore, en dire autant de tous les pays.
Pour conclure ce post relativement peu utile; Le cycle se poursuit et nous entrons à grande vitesse dans la mauvaise phase. Mais je ne sais pas comment, et je ne suis pas prêt, à agir contre ça. Je me sens un peu comme un clébard cerné par les flammes qu’on aurait abandonné dans un appartement ancien, j’aboie un peu, mais sans trop d’espoir.
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