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15/04/21

J’ai pour habitude, voir mantra, d’être curieux dans quasiment tous les domaines possibles, sans jamais y plonger vraiment.

Depuis aussi longtemps que j’ai une connexion internet, et même sûrement avant, je dévore des débuts de pages et des débuts de vidéos sur tous les sujets. J’ai vite compris au fil du temps qu’absolument aucun domaine ne me séduirait au point que je lui accorde des années entières. J’adore écrire mais je ne serais jamais un écrivain talentueux. J’aime les échecs mais je ne franchirais jamais un classement d’amateur. J’aime bien la boxe mais je suis une vraie brêle. Et j’ai déjà écris ce que je m’apprête à dire ici, il y a des années, mais il me semble que je me suis enrichi sur cette question et que je me dois donc de l’écrire à nouveau. J’avais écris que je ne serais jamais passionné par un domaine et que par conséquent je ne serais probablement jamais passionnant.

Je sais très bien que tout ce que j’écris est à chaque fois impertinent. Je me permet de donner un avis sur des choses que je ne maîtrise que vaguement. Parce que plus on creuse dans un domaine et plus les novices nous semblent maladroits, pour ne pas dire débiles. C’est flagrant de voir, dans la santé par exemple, comme ce sont les moins informés qui débitent le plus de certitudes avec un aplomb à en faire pâlir les plus grands. Dans une certaine mesure je suis coupable moi aussi de ce phénomène humain. Mes pêchés à moi ce sont surtout la sociologie, la philosophie, globalement les sciences humaines et politiques. Alors que je n’ai jamais lu le moindre livre qui aborde ces thématiques en profondeur.

Je crois quand même que c’est une bonne chose que tout le monde parle, et même que tout le monde parle trop. Que sans premier pas impertinent nous n’évoluons pas et que parfois l’humilité et la prudence sont des freins. Que se tromper plusieurs fois c’est aussi une bonne façon de s’approcher des vérités. J’accepte ce défaut sans aucune honte.

Là ou je souhaite corriger mes idées passées; c’est que certes ce mantra de ne m’intéresser à tout qu’en superficie ne me rendra peut-être pas crédible, passionnant. Mais plus le temps passe et plus je me rends compte que c’était un bon choix. J’associe cette curiosité si variée et presque maladive au mot syncrétisme. [Appréhension globale et indifférenciée qui précède la perception et la pensée par objets nettement distincts les uns des autres. Google.]

Il m’arrive par exemple assez souvent de parcourir des profils Facebook de fonds en combles de personnes que je ne connais pas. Avec l’intention sous-jacente d’associer les informations que je récolte pour mettre cette personne dans une case et voir si tout correspond. Je passe mes journées à lire l’actualité aux travers des articles ou via les paroles si libérées de Twitter. J’adore poser des questions mal venues et déstabiliser les gens pour entrevoir un peu de ce qu’ils sont vraiment derrière leurs masques. Je me balade sur divers sites ou brille l’horreur humaine et ce que la loi interdit normalement de voir. J’acquiers vraiment beaucoup d’informations qui peuvent sembler inutiles mais qui au fil des jours se mettent, tôt ou tard, en relation et m’aide à mieux comprendre les gens et le monde.

C’est là ou je veux maladroitement en venir. Mon plaisir maintenant c’est de récolter de l’information pour en tirer des prédictions. Je crois que c’est là tout l’intérêt du syncrétisme. Et j’ai compris petit à petit, que nous sommes pile dans l’ère où l’information vaut de l’or. En témoignent les GAFAM, mais pas seulement. La main mise du capital sur les médias (j’ai l’impression de ne parler que de ça comme un complotiste obsédé..) et toutes ces putains de fiches d’information qu’on nous fait remplir sans arrêt.

Je pense que j’aurais pu faire un scientifique ou un écrivain correct, si j’y avais investi des années et du labeur comme le font les autres. Mais je ne regrette vraiment pas d’avoir choisi plutôt d’être un blaireau un peu partout, mais un blaireau qui flaire les changements et s’y prépare. Peut-être que le revers de cette compréhension plus globale c’est que la lucidité est parfois source de craintes et de souffrances. Sur les plans de l’économie, de l’écologie, de la cohésion sociale, anticiper l’avenir n’est vraiment pas source de bonheur.

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