Skip to content →

21/12/2023 existentiel

J’adore, peut-être par dessus tout, découvrir les croyances spirituelles intimes des sans-religion. Au cours de mon processus de baptême largement entamé maintenant, je n’ai pas du tout abandonné mes croyances passées. Je pense qu’au contraire ce chemin n’est que leur évolution naturelle, ayant compris qu’elles étaient à mes yeux tout à fait compatible avec le Christianisme. J’aimerais tenter brièvement d’écrire ici quelques théories existentielles qui me trottent dans la tête et gentiment me gouvernent:

Dieu n’est pas un chauve barbu au milieux des nuages qui n’interagit que parfois avec sa création. Il est omniprésent et omnipotent. Il peut à mon sens tout à fait être perçu comme une énergie et je ne méprise pas, ni ne me sens si différent des néo-païens qui vénèrent mollement la nature, le soleil, le destin.

L’omnipotence et l’omniprésence de Dieu suggère évidemment qu’il laisse exister et agir ceux qui tuent, violent, volent, mentent, les maladies et tout le reste. Dieu n’est pourtant pas mauvais ni feignant.

J’aime alors beaucoup croire que ce qu’on entend par homme à l’image de Dieu ce n’est pas qu’il s’agit d’un bipède velu comme nous; mais plutôt que comme l’homme il est partagé entre de bonnes et de mauvaises idées.

J’ai toujours perçu l’Univers, la vie, comme un spectacle ou un jeu. La différence maintenant c’est qu’après avoir vu tant d’immenses malheurs et d’immenses bonheurs; j’aime à penser que ce spectacle ressemble aux pensées d’un être seul.

La solitude profonde, les cycles, les paradoxes, la dualité. Ce sont là des éléments que j’avais déjà pu identifier dans mon petit cerveau et dans celui des autres. Nous sommes tous capables du meilleur comme du pire. J’aime essayer d’analyser un maximum de choses et j’adore quand une situation de microcosme (pensée ou action personnelle, cour de récréation) s’extrapole assez facilement au macrocosme correspondant (pensée ou action d’une espèce, société).

Pour être un poil plus clair ici; j’aime vraiment souvent l’exemple de la cour de récréation. Je me souviens encore bien de l’enfant que j’étais et du rôle que j’avais dans la cour. Je me souviens des rôles qu’avaient les autres et je vous invite à faire le constat que nous reproduisons tous dans des écoles différentes les mêmes schémas qui se retrouvent après dans la société. La bande dominante, la masse silencieuse, les quelques marginaux. Du bon, du mauvais. La cour de récréation n’est jamais neutre, jamais entièrement mauvaise, jamais entièrement bonne. Elle vit, change, s’entrechoque et s’autorégule sans que réellement les entités qui la constitue n’y pensent.

Tout cela pour expliquer maladroitement, peut-être essayerais-je de mieux l’écrire plus tard; qu’à mes yeux nous sommes tous un peu de Dieu. Que la vie, l’Univers, nos expériences ne sont pour lui que le moyen de s’observer, de se divertir.

J’avais tellement peur de l’infini. Et si Dieu s’était divisé en tant d’humains pour laisser le spectacle briser ce néant, pour observer ses différences en chacun de nous.

Ma curiosité m’a poussé à voir des dizaines de vidéos d’égorgements, et plus globalement de meurtres et de crimes en tout genre bien réels. J’ai vu et je n’oublierais jamais le Mal le plus intense. Pour autant je crois savoir que je n’aimerais pas réellement qu’il cesse. Qu’il s’agit pour les asiatiques du Ying et du Yang, pour les Francs maçons du carrelage noir et blanc, pour les Chrétiens de Dieu et du Diable.

Je crois que cette dualité omniprésente n’est qu’un, que sa division est la vie, le spectacle. J’aimerais proposer à peu importe qui me lit d’imaginer un monde sans Mal. Rien ne me fait plus peur que cette vision du Paradis infini et « parfait »: pas de maladies, pas de douleurs, pas de décès. L’absence de peine provoque l’absence de bonheur, l’absence d’événements. Et la neutralité infini n’est pas envisageable.

Je l’ai encore écrit récemment mais l’existence du Mal est nécessaire. Je n’invite pas pour autant à se déculpabiliser d’appartenir à ceux qui le propage, ni à refuser de le combattre. C’est au contraire le but du jeu.

Cette vision spirituelle de l’Univers duel et spectacle m’aide à comprendre et apprécier chaque instant. Je ne cesse d’écrire que notre société occidentale s’effondre; je ne cesse d’identifier de plus en plus précisément qui essayent d’inverser nos valeurs et par quels moyens ils le font: mais c’est nécessaire. Je vous combattrais quand même avec hardeur mais je n’ignore pas que ceci n’est qu’un jeu, que c’est un cycle. Que même ma mort ne me fait plus peur. Je n’en veux pas à ceux qui font pause, et qui se mettent en retrait, je n’en veux pas à ceux qui changent de camp ou ne comprennent même pas les règles.

Là où ma vision spirituelle s’oppose peut être encore un peu au Christianisme c’est que je doute sincèrement que l’Après soit punitif pour quiconque. Je crois que n’étant tous que différentes facettes divertissantes d’une même chose; personne n’aura réellement à payer de ses actes.

En revanche, une vision plus compatible serait la suivante; à nouveau je suis parti du microcosme des pensées personnelles et j’ai essayé de l’appliquer à Dieu. Si Dieu se regarde à travers nous, et si nous ne sommes que le spectacle de ses facettes et de ses pensées: il nous arrive souvent de vouloir changer et de supprimer les idées négatives qui nous animent.

Ce serait à mon sens de nouveau compatible avec les religions monothéistes: le Monde est un centre de tri à idées géant ou Dieu laisse exister le Bien, le Mal, pour ne garder à la fin que le meilleur de soi même au vu des fruits qu’il a porté.

Plus j’avance dans le catéchisme et plus je trouve cette idée compatible avec ce que nous à enseigné Jésus. Donner son Amour pour tous puisque nous ne sommes qu’un. Pardonner à ceux qui nous ont offensé puisque nos offenses nous sont pardonnées. Ne pas avoir peur de perdre ni le matériel, ni les gens, et même nos proches: pas de panique, tout ceci n’est qu’un et redeviendra un. Ceci explique aussi pourquoi je ne trouve absolument pas perturbant que Kanye West annonce dans la même phrase aimer les juifs et aimer Hitler.

Il a simplement à mon sens comprit le jeu, cela ne l’empêchera pas de faire des erreurs, de parfois changer temporairement de camp, mais d’espérer toujours faire partie des bonnes pensées que Dieu ne voudra jamais supprimer et de renoncer au mensonge et à la haine. Je ne sais combien de temps cela durera encore, mais il est à mes yeux celui qui témoigne le plus en ce moment de cette compréhension. Être prêt à perdre sa famille, sa fortune, et même à ce qu’on salisse son image pour la vérité, sans jamais inciter à la haine ou à la violence.

Si cette interprétation est juste alors mon but est clair: lutter contre l’uniformisation, contre l’inaction, d’une certaine manière contre la mondialisation. Ce qui me révolte le plus ce n’est pas que des gens pensent différemment de moi, c’est qu’une masse énorme pense comme on lui dit de penser. Dieu s’observe et se tri à travers nous alors c’est notre devoir d’être le plus unique possible et d’aller chercher des frasques exceptionnelles. D’aller faire ce qui n’a jamais été fait en respectant l’existence des autres. Je suis pour l’existence de toutes les religions et de toutes les ethnies, pour leur cohabitation parfois tumultueuse mais pour la préservation de chacune. Je crois pour résumer qu’il ne faut surtout pas tendre vers la cour de récréation neutre, qu’il ne faut surtout pas vivre ce qui a déjà été vécu.

J’admire ceux qui bougent, ceux qui ouvrent de nouveaux chemins. Je ne souffre pas de me sentir incompris et seul puisque c’est sûrement nécessaire pour explorer plus loin.

Je suis sûr que c’est encore un pavé bien incompréhensible de mon cru; et je suis sûr qu’il est encore bourré de fautes. Mais je n’en ai aucunement honte puisque c’est aussi le témoignage le plus personnel de qui je suis maintenant.

Que j’aime ceux qui me haïssent, niant qu’on ne fasse qu’un, pourvu que vous ne cessiez pas de jouer.

Published in Non classé

Comments

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.