Je viens de réaliser en tapant la date de cet article, heureuse coïncidence, que c’était aujourd’hui l’anniversaire d’Alice, qui a enduré le voyage intranquille de ma proche compagnie plus longtemps que n’importe qui d’autre.
Coïncidence puisque j’avais envie d’écrire ce soir, le temps s’y prête et l’humeur aussi. J’avais envie d’écrire à propos des femmes et plus particulièrement de celles que je crois bien connaître, de ma génération. Coïncidence puisque c’est cette charmante créature fêtant ses 23 ans qui me donne le plus à penser aux femmes et à mon rapport, ou plus largement le rapport masculin à celles-ci.
Je dois écrire en préambule que notre génération est bien belliqueuse envers le sexe opposé, et que je fus et serais encore, un chef de guerre malgré moi dans ce domaine. Partant de ce triste constat, que j’ai pu souvent alimenter le feu de la division, j’avais envie ce soir de faire la part belle à la plus belle de part de notre humanité.
Il me tient à cœur de commencer sans fioritures par mentionner que mes plus beaux souvenirs m’ont tous étaient donnés par des femmes. Ma mère est la personne que j’aime et que j’admire le plus. Mes professeurs préférées étaient des femmes. Mon éducation et ma joie de vivre enfantine leur sont également dus.
Je reconnais tristement que vous êtes la moitié de l’humanité à laquelle on demande le plus de choses. Qui subit le plus de pression et le plus de règles tacites quant à son comportement, sa vertu, son apparence. Vous êtes sans cesse observées, jugées, parfois même par vos semblables. Vous êtes la cible de la majorité des influences numériques qui cherchent à vous dicter quoi penser, quoi être, quel poids faire.
Malgré tout ce fardeau ambiant, vous femmes de ma génération, m’avez tant de fois impressionné. Sans chercher à accentuer la comparaison aux hommes qui à nouveau nous serait défavorable; j’ai vu tant d’entre vous jongler entre toutes ces contraintes psychologiques tout en réussissant des études compliquées. Tout en supportant parfois des connards comme moi. Je vous ai vu si souvent faire preuve de résilience, de discipline, de courage.
Je vous vois tenir vos apparences, prendre soin de vos relations, maintenir dans ce vacarme moderne une certaine constance. J’ai vu toutes celles qui m’ont accompagné pleurer de tout ce poids de nombreuse fois, sans jamais abandonner le lendemain. Vous êtes ce roseau qui ne rompt pas. Vous êtes la source des motivations du monde. Vous êtes les épaules de notre société, et notre regard se porte ailleurs.
Voilà, j’avais envie d’écrire du positif ce soir, de le faire envers les femmes qu’on se permet trop souvent de sous-estimer. Je crois que le temps montre toujours que c’est vous qui en bavez le plus, et que c’est vous également qui réussissez le plus.
Je suis assez content aussi d’avoir pu le faire sans vanter trop longuement ce que tout le monde sait déjà et ce que j’ai déjà bien trop de fois écrit: oui, vous êtes aussi accessoirement, de bien belles créatures.
Enfin je décide de clore cette lettre par une confidence à vous mes quelques deux trois utérus qui me lisent de temps à autre. Il se dit dans les milieux testiculés, quand nous nous morfondons ensembles sur notre solitude effective, et que vous agissez comme le bouc émissaire parfait: que vous êtes devenues bien trop sélectives et moins dévouées qu’avant.
Je dois écrire que j’ai pu le penser et le dire aussi; mais quand la tristesse et l’effet de groupe n’atteignent pas ma lucidité je comprends mieux ce phénomène. Vous supportez depuis la naissance un nombre incalculable de contraintes avec bravoure, c’est la moindre des choses que d’espérer recevoir en retour de braves partenaires dignes de vos accomplissement.
Je crois mes quelques hommes qui me lisent que nous devrions de temps en temps retourner la question; sommes-nous à la hauteur?
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