Skip to content →

17/10/2023 méthodes

J’ai tant de choses à dire et à la fois si peu depuis mes derniers textes.

Cela fait maintenant des années que je me grime en prédicteur de malheurs et les temps qui courent ne semblent pas m’avoir donné tort. J’ai le sentiment d’avoir déjà tout dit, mais comme je l’ai récemment écrit; c’est la répétition qui prime. Si je n’écris plus je parle énormément. Je sème auprès de ceux que j’aime et auprès de ceux qui ne m’aiment pas mon analyse de ces mécanismes qui nous entourent, qui m’obsèdent et que modestement j’essaye de décrypter.

Deux ou trois amis, vous vous reconnaitrez, m’ont dit que rien de neuf n’avait été publié ici depuis longtemps. Alors il est temps cette nuit d’enfiler le masque et de laisser tapoter mes doigts égocentriques.

J’avais envie d’écrire depuis tout ce temps mais l’actualité s’enchaine peut-être un peu plus vite que ma capacité à la digérer. J’étais aussi pris d’un virus de modestie et de craintes; je sais qu’un jour ce qui est écrit là sera utilisé pour me nuire en le mêlant à du vrai et du faux. Comme on le fait toujours pour ceux qui s’entêtent à empêcher la machine de tourner en rond. Je sais aussi que je n’ai pas la plume ni les capacités cognitives de bien des meilleurs. Mais dans un monde où BHL est un intellectuel et où plus personne ne lit, il faut admettre qu’il y a sûrement pire que moi alors soit.

En tout cas, maigres lecteurs, j’avais durant cette période de mutisme réfléchi aux sujets que j’aborderais quand viendrait ce soir où je n’ai plus envie de résister à remplir ces pages. Je les ai écris dans une note et il s’agit des suivants: « la carotte et le bâton », « kompromat », « destruction médiatique ».

Sans l’avoir consigné dans cette note, j’avais l’envie intime d’aborder ces sujets avec une saveur d’espoir. En ma qualité balbutiante de petit lutteur contre le Mal, que j’essaye de regarder en face depuis quelques années (après l’avoir allégrement masturbé), j’ai conscience que l’analyse de tout ça peut être source de malheur. Plus on décrypte les rouages et plus on se sent baisé, impuissant, pris dans une fatalité. Mais plus le temps passe et plus j’ai conscience que dans cette lutte quelque chose nourrit ceux qui cherchent, d’allégresse et d’espoir, qu’il est si important de mentionner. C’est un paradoxe marrant qu’on m’a quelquefois fait remarquer: j’écris et je parle de choses d’une gravité spirituelle, mais ma vie est pleine de joie et jamais ne transparait la lourdeur de mes idées dans la vie de tous les jours.

La carotte et le bâton, kompromat, la destruction médiatique. De diverses manières j’ai abordé ces sujets précédemment mais je ne les ai pas ou peu réellement nommés. Un professeur renommé d’université m’a dit il y a sept ans une phrase qui résonne encore souvent dans ma tête.

Alors qu’il nous délivrait un cours d’anatomie que j’absorbais avec plaisir, il s’est arrêté et a dit « Dans la Bible il est écrit << Nommes les choses elles t’appartiendront >> ». Il avait un sacré pédigrée en tant que chirurgien, le même en tant que prof de faculté et une excellente locution. En somme un grand charisme justifié. Quand il a dit cette phrase même le fervent athée que j’étais à comprit où il voulait en venir et elle m’a beaucoup plu. Alors, en son honneur j’ai voulu prendre encore quelques lignes de divagation pour vous le répéter; c’est essentiel de nommer les choses que l’on pressent. Leur donner un nom nous donne du pouvoir sur elle. Le diable se cache dans les détails; dans les silences; dans les mensonges. Il ne peut se cacher dans ce qui est clair.

L’introduction est si longue que je me sens maintenant obligé de venir au cœur de mon propos un peu brusquement. Accrochez vos ceintures mes gangsters. Ces trois outils sont constamment utilisés par ceux qui consciemment ou non cherchent à propager le mal. Par ceux qui tiennent les rênes ici-bas et qui, pour chacun d’entre nous, utilisent ces outils à diverses échelles. Il ne s’agit pas juste de faire taire ou de tuer un JFK, un Kadhafi, un Sankara un Soral ou un Stéphane Blet. Ces outils sont utilisés contre toi qui me lit et même contre ta grand mère. Je vais écrire un peu sur chacun d’entre eux et proposer pour chacun des exemples d’utilisation contre le pécore d’en bas (que je suis, que vous êtes) et contre le kamikaze d’en haut (que j’aimerais devenir).

La carotte et le bâton d’abord; c’est vieux comme le monde. C’est ainsi qu’on dresse les animaux, et étonnamment ça fonctionne plutôt bien aussi avec les cons que nous sommes.

La carotte c’est pour tous ceux qui ne voient pas le mal ambiant, pour tous ceux aussi qui le sentent mais qui le mettent sous le tapis pour éviter de l’affronter. La carotte, pour les pécores d’en bas que nous sommes c’est quand tu ouvres un compte Instagram, que tu te forces à paraître cool. Que tu réprimes toutes tes idées divergentes, que tu les tues dans l’œuf. C’est quand même pas fou en France d’avoir des potes jeunes qui se suicident, dépriment, les relations amoureuses qui ne fonctionnent plus et les agressions un peu partout. Ah oui, mais carotte-man ça, soit il comprend qu’il y a un loup et il ferme sa gueule, soit carrément il n’a pas le temps d’y penser. Alors carotte-man ou plutôt l’homme lapin on lui donnera sa petite carotte.

Lèves toi tous les matins et va occuper ton bullshit job pendant 8-9 heures trajets compris. Fait semblant toute la journée que tu ne rêverais pas de voir ton patron assis sur une poutre pointue à décrépir au soleil. Lutte toute la journée contre ta vraie nature et contre tes idées. Donne la patte. La carotte ce sera deux mile, trois mile, que dis-je peut-être que si tu es vraiment un très bon toutou ce sera cinq mile? Tu pourras dépenser ça les week-ends et même les jours fériés. Tu l’auras ta maison à crédit et ton Scénic toutes options. Comme dirait notre Bruno Lemaire national: le French Dream. La carotte c’est le French Dream.

J’avoue que décrite comme telle, la carotte ne donne pas faim. C’est pour ça que malgré mon IMC j’ai tendance à préférer me prendre des coups de bâton.

Une transition à la Squeezie; parlons maintenant des coups de bâton. Si tu vois un peu mieux que Ray Charles et que tu as un peu plus de courage que Gilles Verdez; tu auras comme moi senti un peu l’odeur de merde ambiante et quand on viendra te dire que « Non non, c’est de la camomille » tu risques d’en douter. Alors bienvenu mon cochon malin, pour toi ce sera la sanction. Tu ne participeras pas aux jeux numériques du paraître, tu n’auras pas peur de parler sur des sujets brûlants, tu n’auras sûrement pas envie d’enterrer des années de ta vie dans un travail de merde où tu n’es qu’un numéro. Mais ça cochon-malin, ce n’est pas le but du jeu qu’on a pensé pour toi. Un très bel enclos à l’écart du groupe t’attend où tu porteras le chapeau de cochon-complotiste ou juste de cochon-fainéant. Les autres cochons et cochonnes tout dociles qu’eux sont, mince alors, ne t’adresseront plus la parole que si cela est nécessaire. Ou pour te raconter comme leur carottes sont bonnes à eux qui obéissent.

Pour le pécore d’en bas le bâton c’est l’isolement et la misère affective ou financière, et ça suffit amplement. Pour les plus dérangeants c’est la destruction médiatique par usage de kompromat, et s’il faut, des mensonges. C’est l’acharnement jusqu’au suicide. Pour les plus grosses têtes, la mise à mort bien violente qui servira d’exemple, et qu’on essayera à peine de déguiser avec des prétextes à la con. (S/O John, S/O Muhammar)

Pour le pécore d’en bas la carotte c’est un salaire à peu près décent, deux jours de temps libre par semaine, une maison rectangulaire et une voiture familiale. Plus le produit est malin plus il est à risque d’emmerder la machine, plus la carotte sera grosse. Pour le pécore intelligent mais docile ce sera donc la gloire dans diverses mesures. Une place un peu meilleure que les autres chiens, une petite montagne d’argent, de la cocaïne, la célébrité et qui sait peut-être même quelques gosses à enculer si l’envie vous prend.

Encore une transition à la Squeezie; parlons d’enculer des gosses comme Pierre Palmade* pour en venir à notre notion de kompromat.

Félicitations, vous en êtes à mon stade. Vous avez réussi à danser entre les gouttes de ces premières sanctions pour le moment: la carotte ne vous tente pas plus que ça et le bâton ne vous fait pas mal. Animé par la dimension spirituelle de votre vie vous aspirez tel un sado-maso à vous faire frapper plus fort. C’est le stade que je prétends timidement avoir atteint. Un à un j’essaye d’éliminer les influences nocives de ma vie, j’ai trouvé un travail d’indépendant qui me permet d’avoir beaucoup de temps libre, d’être considéré, de faire quelque chose de très noble et moral. C’est un peu comme un cheat-code que je me suis tout de même donné un peu de mal à avoir.

A ce stade je pourrais sûrement bosser un peu plus, prendre une récompense un peu plus grosse que la moyenne des autres animaux: une maison charmante, une femme un peu plus jolie que la moyenne. J’ai d’une certaine manière d’ailleurs déjà goûté ces carottes là (sans mauvais jeu de mot). Je les salut si elles me lisent parfois.

Mais j’ai vraiment l’impression qu’elles manquent de saveur. Qu’il y a quelque choses de plus grand que les carottes pour animer ma vie. Que j’ai toujours été un cochon qui doute et turbulent, qui préférera périr par le bâton que de rester dans son box.

Alors pour les petits malins, qui comme moi rêveraient de devenir grands; qui rêveraient de dire aux autres animaux « rien ne nous empêchent de dire non à toute cette mascarade, rien ne nous empêche de vivre pour nous, nos chaînes sont fictives, Dieu veille sur nous et il pourvoit »: il y a un outil imparable que le Diable adore: le Kompromat.

Si d’aventure les coups de bâton ne suffisent pas à nous résonner, animal social que nous sommes; le Kompromat sera l’outil formidable et adéquat pour nous mâter.

J’ai une peur profonde et la certitude que l’outil sera utilisé contre moi dans les années à venir lorsque vraiment j’accompagnerais mes idées dérangeantes à des actions plus concrètes. Quand le grain de sable que je suis deviendra un caillou dans la chaussure et que cela commencera à leur casser les couilles pour parler plus clairement, ce à quoi j’aspire.

Le Kompromat appliqué à mon cas par exemple, c’est très simple, et ça l’est pour un peu tout le monde. Je suis né en 1998 et j’ai grandi avec de la pornographie omniprésente à un très, bien trop, jeune âge. Le diable qui s’immisce partout (TikTok etc) rend cool ce genre de pratiques défendues. Alors on s’y adonne gaiement avec un cerveau peu formé. La violence verbale est glorifié dans tout ce qu’on écoute et les idoles sont vulgaires et sexualisés (Doja Cat, Sam Smith, l’ancien Kanye un peu). On a l’impression d’être cools et subversifs. Puis on grandi un peu détraqués et ça nous arrive un peu trop souvent, et un peu trop intensément de reproduire tout ça dans la vie réelle. Ainsi j’ai pu comme beaucoup des coquins qui m’entourent jouer l’acteur pornographique en herbe, j’ai pu avoir des gestes et des propos d’une violence démesurée avec des hommes et des femmes.

Comme en fait toutes les personnes qui m’entourent, comme tous ceux à qui nous avons pu percer l’intimité lorsqu’il nous ont accordé leur confiance; nous avons tous péché et d’ailleurs assez gravement. Le mensonge, l’adultère, la fornication, la violence, toutes ces choses sont omniprésentes dans notre génération. Non pas qu’elles n’aient pas existées avant et que je nous cherche des excuses toutes préparées pour ne pas rendre de comptes. Mais c’est un fait et c’est là tout l’art du Kompromat. Placer la tentation volontairement puis faire chanter celui qui y a cédé.

Pour le pécore d’en bas comme moi ce serait des images compromettantes, ce serait des messages ultra violents dont j’ai été l’auteur. Ce serait des accusations fallacieuses en utilisant pour preuves des éléments de mœurs déformés. Ça suffirait à me ridiculiser ou me faire chanter si vraiment je deviens trop dérangeant. C’est bête mais tellement efficace. Si d’aventure une audience plus grande ou plus motivée lisait avec attention ce que j’écris et était source de désordre (plus probablement quelqu’un de plus doué et dérangeant que moi); il suffira de voir ma nouille dégradant le corps sacré d’une femme et de quelques messages violents pour détruire à jamais mon image de repenti. Pour perdre mon travail si durement acquit et ma réputation plutôt correcte.

Si vous n’avez pas comme moi joué à Rocco Siffredi et si en plus vous n’avez pas écrits de messages violents alors ce sera peut être ce qu’à fait votre cousin par association, ou on inventera un truc. Tout est bon pour vous tenir par les couilles puisque l’Humain par nature est pêcheur.

Pour les plus dangereux clients, ceux qui pourraient vraiment mettre la machine en péril, il existe par exemple un Kompromat aussi dramatique que répandu. Si votre influence est vraiment trop grande pour qu’une affaire de zgeg vous fasse tomber il faudra alors du plus sale. Epstein le Don pédophile fréquentait le gratin mondial des « puissants » allant de la royauté aux milliardaires pour les compromettre et les tenir bon gré mal gré par les couilles. C’est un secret de polichinelle, pour ceux qui cherchent, et c’est également relativement dangereux de trop l’ébruiter.

Les outils clairement nommés précédemment existent dans toutes les mesures et pour tous les calibres de dissidents. C’est plus aisé de prendre la carotte et de fermer sa gueule, mais c’est à la condition unique d’accepter de défier Dieu. De douter de son existence, de son aide, et de son jugement. C’est aussi à l’évidence une manière pour lui de trier ses créatures. J’ai envie de conclure cet immense pavé par une question:

Préférez-vous, pour votre courte vie, des carottes appétissantes mais finalement fades, qui ne sont que du paraître; ou préférez-vous des coups de bâton semblants insurmontables qui dans les faits remplissent de courage et d’allégresse?

Dieu accorde le pardon à ceux qui se reconnaissent pécheurs et lutte contre la tentation, non sans erreurs. Il veille sur nous et dit aux accusateurs; « que celui qui n’a jamais péché jette la première pierre ».

Très chers lecteurs, bien que je doute que quelqu’un soit venu à bout de ce pavé nocturne, à bientôt. En espérant que vous n’aurez jamais à voir mes prouesses sexuelles ni à lire mes excès de colère, ou peut-être en espérant l’inverse qui sait.

*(Il n’était pas ici question d’accuser mon tendre Pierre Palmade de pédophilie alors je clarifie puisque ce dernier bénéficie du doute sur la question; par « gosses » j’entends ici les jeunes hommes, peut être majeurs, qu’il fréquente à son grand âge et malgré sa dégaine d’émasculé vide d’âme, de succube putride)

Nota bene: je souhaite et j’aspire à mourir en luttant contre le mal. Il n’y aurait pour moi pas de meilleure bouquet final. Ce n’est pas qu’une déclaration glorifiante à la Branco, j’y suis déterminé. Qu’elle arrive tôt ou tard je l’accueillerais satisfait, à bras grands ouverts, dans toute ma médiocrité pécheresse. Portant fièrement l’amour de mes proches et celui que je leur voue, puisque Dieu s’est montré à moi à travers eux.

Published in Non classé

Comments

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.